jeudi 25 février 2016

Genève : Il manque un demi-milliard à l'Etat pour isoler ses fenêtres !

Article du publié dans la Tribune de Genève du 31.01.2016

Il manque un demi-milliard à l'Etat pour isoler ses fenêtres
Double vitrage Le Canton n’arrivera pas à respecter les délais qu'il a lui-même fixés à l’ensemble des propriétaires. Par manque de moyens.
Le Canton de Genève oblige les propriétaires à installer des doubles-vitrages, mais la note est salée quant il s'agit de mettre en conformité son propre parc immobilier.
Le Canton de Genève oblige les propriétaires à installer des doubles-vitrages, mais la note est salée quant il s'agit de mettre en conformité son propre parc immobilier.

Montrer l’exemple. Le Canton sera bien en peine de le faire en matière d’isolation des fenêtres. Lui qui a obligé tous les propriétaires à installer des doubles-vitrages ne sera pas en mesure de respecter la loi pour son propre parc immobilier. «Nous estimons qu’il nous faudrait 550 millions de francs pour nous mettre en conformité, indique René Duvillard, directeur général de l’Office des bâtiments (OBA). De l’argent que nous n’avons pas.»

Cela fait plus de vingt ans que les anciens bâtiments doivent se mettre aux normes. Récemment, l’Etat a imposé un ultimatum: le 31 janvier de cette année. Certes, beaucoup de propriétaires n’arriveront pas à respecter ce délai. Mais ils doivent au moins avoir entrepris les démarches pour réaliser les travaux et demander une prolongation à l’Etat.

L’Office des bâtiments a rempli ces papiers et déposé une planification. Mais il est incapable de dire quand il aura terminé. Et pour cause: la tâche est immense. «Sur les 891 immeubles concernés par la loi, 75% ne sont pas aux normes», constate René Duvillard. Parmi ceux-ci, un tiers sont des bâtiments à valeur patrimoniale, situés notamment en Vieille-Ville.

L’argent manque et l’OBA doit faire des choix drastiques. En tout, pour ces cinq prochaines années, il dispose de 240 millions de francs pour les rénovations. Certaines écoles, dans un état vétuste, réclament des travaux de toute urgence. La rénovation des Collèges de Budé et de Rousseau est notamment au programme.

Ces chantiers seront l’occasion de poser du double-vitrage. «Mais, parfois, il est plus efficace de refaire la toiture», relève le patron de l’office. Ce dernier souligne aussi l’état du parc immobilier. «Nous avons fait de gros efforts. En dix ans, nous avons réduit les besoins thermiques de nos bâtiments de 14%. La consommation électrique de 9% et celle en eau de 42%.» L’état global du parc serait meilleur que la moyenne.

Pas de passe-droit
Est-ce une manière de relativiser l’urgence? Entre l’OBA, qui gère les immeubles, et l’Office de l’énergie (OCEN), chargé de l’application de la loi, les discussions ont été vives ces derniers mois. Pour Olivier Epelly, directeur à l’OCEN, il n’est pas question de transiger sur le double-vitrage au motif que d’autres mesures seraient tout aussi performantes. Il s’étonne d’ailleurs du chiffre de 550 millions, qui lui semble élevé.

Il décerne toutefois une bonne note à l’OBA. «L’Office a entrepris un gros travail d’inventaire de son parc et nous a proposé une planification avec un calendrier. Il est vrai qu’il lui est difficile d’intégrer cette exigence légale alors qu’il doit faire face à de gros travaux, comme le désamiantage ou les mises aux normes de sécurité. Mais le Grand Conseil pourrait octroyer des crédits supplémentaires pour le double vitrage.»

Encore faut-il que le gouvernement en fasse la demande. Or, ce n’est pas au programme, comme le confirme le conseiller d’Etat Serge Dal Busco, responsable des Finances et des bâtiments. «Nous n’avons pas les moyens d’aller au-delà de notre plan décennal des investissements.»

Il assure toutefois que «l’Etat doit être traité comme les privés, sans passe-droit». Il défend lui aussi une approche globale des bâtiments. «Nous n’allons pas poser du double-vitrage dans des immeubles vétustes si nous n’avons pas les moyens d’en isoler les façades.»

L’Etat avancera donc «en fonction de ses moyens» et il est incapable de dire dans combien de temps il aura mis ses bâtiments en conformité.

Sauver le climat?
On estime que l’assainissement des fenêtres permet une économie de 15% pour le chauffage du bâtiment. Ce n’est pas négligeable si l’on sait que le parc immobilier consomme la moitié des besoins en énergie du canton (chauffage et eau chaude) et produit deux tiers des émissions de CO2.

En novembre, en pleine conférence sur le climat à Paris, le Conseil d’Etat a annoncé un plan ambitieux de réduction des gaz à effet de serre. Pour cela, il a dit vouloir réduire la consommation de chauffage de 30%. A l’évidence, il n’a pas les moyens de ses ambitions. (TDG)

Swiss Fermetures
Chemin du Vernay 19
1184 Luins
Tél. 021 617 10 10
www.swiss-fermetures.ch  



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire